Kurayoshi, un village rural traditionnel Japonais

La Préfecture de Tottori regorge de merveilles : après avoir monté la Dune de Tottori, visité le musée de sculptures de sable et découvert la Côte d’Uradome, ainsi que le sanctuaire du lapin blanc, je continue ma découverte avec le petit village de Kurayoshi.

Ici nous sommes loin des circuits touristiques, nous sommes dans le Japon traditionnel avec de nombreux artisans et des maisons typiques, on a l’impression que le temps s’arrête dans Kurayoshi et il est très agréable d’y passer quelques heures pour profiter de son ambiance singulière.

Auparavant, Kurayoshi était la capitale administrative de la province de Hoki, l’ancien nom de l’actuelle préfecture de Tottori. Au 14ème siècle, un petit château surplombait la ville sur le mont Utsubuki. Il a été détruit en 1615 et il n’en reste plus rien, mais durant la période Edo, la ville prospéra en tant que centre marchand desservant la région.

C’est ce qui créa l’attraction principale de la ville, un quartier commerçant bien préservé avec des résidences, des magasins et des entrepôts aux murs blancs.

Mais avant de découvrir le village, c’est l’heure du déjeuner !


Restaurant Machiya Seisuian

Nous nous rendons au restaurant Machiya Seisuian. Installé dans une maison de ville du début de l’ère Taisho, ce restaurant est connu à travers tout le Japon pour son mochi shabu shabu.

Le lieux est également très agréable, c’est une très vieille et grande maison en bois, avec au rez -de-chaussée une grande salle et des plus petites salles privatives à l’étage, avec des tables basses et des petits coussins moelleux pour s’asseoir.

Tout est déjà disposé sur la table pour notre shabu shabu. C’est un plat typique du Japon, une sorte de fondue, que j’ai pu goûter plusieurs fois pendant mon séjour avec des variantes plus délicieuses les unes que les autres.

Nous avons sur la table un réchaud avec une marmite dans laquelle chauffe un bouillon dashi, et on y trempe rapidement (c’est le geste de faire shabu shabu avec ses baguettes) des lamelles de boeuf, de porc, des morceaux ou boulettes de poisson ainsi que des légumes émincés ou des nouilles Udon.

Ici on y fait cuire également des tranches de mochi parfumés. Les mochis sont habituellement des gâteaux à la farine de riz, là c’est des sortes de petites lamelles d’une pâte faite avec de la farine de riz, parfumé avec des ingrédients locaux et de qualité (sésame, yuzu, matcha, crevettes, fleurs de cerisiers, champignons, …).

Photo prise par Yann

Ils sont fabriqués artisanalement par le restaurant, et les parfums et couleurs des mochi représentant les 12 couleurs et couches du kimono traditionnel, le Jūnihitoe. Il faut les faire cuire rapidement sinon ils fondent dans le bouillon. Cela ressemble à des nouilles de riz en texture.

J’ai adoré ce repas, c’est déjà très ludique de faire cuire ses ingrédients les uns à la suite des autres, voir d’un côté ou de l’autre de la marmite pour avoir un bouillon qui aura un goût différent selon les ingrédients cuits. C’est également bien copieux !

Si vous prévoyez un voyage dans cette partie du Japon, il faut vraiment goûter cette spécialité ! La carte n’est pas en anglais, mais certains serveurs parlent anglais, mais c’est très facile de se faire comprendre.

La carte contient la photo des plats, et si vous voulez tester le shabu shabu il n’y a pas 50 possibilités, juste une version au boeuf (celui que j’ai dégusté), une au porc, une aux fruits de mer et une sans viande ni poisson.

Restaurant Machiya Seisuian
Plus d’infos sur Tripadvisor ici 


Entrepôts de murs blancs

J’ai ensuite pris le temps de me promener dans le village, regardé ce qu’il se passait derrière les vitrines des artisans locaux, qu’ils soient peintres, céramistes, souffleurs de verre, fabricants de sauce soja traditionnelle ou de cerfs-volants.

Ce quartier commercial est le joyaux de Kurayoshi. J’ai adoré partir à la rencontre de ses artisans, découvrir leurs trésors.

Il y a par exemple des céramiques produites localement, mais également des poupées Hakota, une tradition locale. Les poupées sont recouvertes de papier peint à la main, comme celui que l’on retrouve sur les boîtes traditionnelles de thé, en washi.

Il y a un vendeur de thés Japonais, qui propose tous les différents thés Japonais, ça m’a fait rêver de voir les énormes boîtes ! Sinon, ici on fabrique encore le Kurayoshi Ika, un cerf-volant en forme de diamant. Je vous assure qu’on ne s’ennuie pas dans les rues de Kurayoshi …

Les rues sont bordées de canaux dans lesquelles on retrouve des Koï Japonais, ces carpes énormes et colorées qui ressemblent à des gros poissons rouges multicolores. Ils me fascinent !

Au détour d’une rue j’ai adoré ce petit passage, qui doit être superbe le soir venu quand les lumières sont allumées !


Découvertes gourmandes

Côté gastronomie, plusieurs produits locaux sont mis en avant, à commencer par le nashi, il a l’aspect d’une pomme mais son goût s’apparente à celui de la poire. Il est cultivé dans la région et on trouve même à l’entrée de la ville un musée très moderne qui le fait découvrir aux visiteurs locaux.

On trouve également un légume beige et long comme un radis, l’Igname ou yama-imo. C’est assez spécial, c’est gluant quand c’est cuit mais il faut le goûter ! L’automne étant la pleine saison du Kaki ceux que j’ai pu goûter sur place étaient délicieux.

Je me suis régalée également avec des Taiyaki, ce sont des gaufres japonaises en forme de poisson, fourrées à la pâte de haricot sucrée (anko) en forme de poisson.

On trouve également sur Kurayoshi une fabrique de sauce soja traditionnelle, de Saké mais également de Whisky Japonais, Matsui. Je ne l’ai pas goûté, je ne suis pas très fan de Whisky !


Temple Dairenji

Il y a également le Temple Dairenji, qui est bouddhiste. Le shintoïsme et le bouddhisme sont les deux religions les plus représentées au Japon et on parle de sanctuaire pour le temple shintoïste et de temple pour celui des bouddhistes.

Le bouddhisme vient de l’Inde, et il est plus une philosophie de vie zen qu’une religion. Pendant longtemps les deux religions ont évolué ensemble et se sont mélangées.


Maison Toyota

J’ai profité de ma présence sur Kurayoshi pour découvrir une maison traditionnelle Japonaise, celle de la famille Toyota. Elle est construite comme toutes les maisons de marchands de la ville, avec un entrepôt en façade puis la maison à proprement parler.

Cette maison est la plus vieille de Kurayoshi. La famille Toyota y vendrait des kimonos. La pièce centrale est très épurée, avec son sol en paille de riz (chaussures interdites !), sa décoration minimaliste ou seuls des placards sont intégrés le long des murs.

La maison est traversante et les jeux de lumières se font au travers des cloisons de papier. Je retrouve l’art du travail du bois que j’ai découvert dans le musée de Kobe et je suis vraiment surprise de voir que cet art fait parti intégrante des maisons, ce n’est pas que pour les musées.

Je découvre ensuite le Jardin, qui est situé dans une cour intérieur. Il est superbe ! Mais saviez vous qu’un jardin japonais ne se contemple pas en étant debout ? Pour profiter de sa beauté et de sa sérénité, il faut s’agenouiller et c’est là qu’il est le plus beau.


Comment se rendre à Kurayoshi ?

  • Depuis Osaka : prendre la Super Hakuto line jusqu’à Tottori (environ 2 h 30).
  • Depuis Tottori : prendre la San In line jusqu’à la gare de Kurayoshi (environ 45 minutes).
Plus d'articles sur le Japon sur : Audrey Voyage Japon




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